Du 10 au 17 février 2017
Les départs
Après 5 jours sur Thalasso, Marie-Eve est repartie à Montréal …
Merci mon amie, ta visite a soufflé un vent de fraicheur dans notre quotidien. Nous avons aimé te partager un peu de notre vie de nomades.
Dans deux jours, lundi prochain, ils annoncent une magnifique journée après un weekend trop venteux pour bouger; c’est le temps pour nous de quitter Georgetown.
Nous devons prendre une décision concernant notre itinéraire.
Plan A: aller vers Long Island et Conception Island pour ensuite revenir vers les Exumas que nous remonterons rapidement en direction d’Eleuthera. Toutefois, un vent de l’ouest et du sud-ouest de 20 noeuds est annoncé vers la fin de la prochaine semaine (jeudi) et la protection de l’ouest est quasi-nulle à Long Island. Cette île, pour vous situer, est au sud-est de Georgetown. Il y a un blue hole à voir et habituellement, les gens louent une voiture pour faire le tour de l’île qui n’a d’ailleurs qu’une seule route. Conception Island, au nord-est de Long Island, est une île qui est un parc national et qui semble tout simplement paradisiaque.
Plan B: remonter tout de suite par les Exumas. Il y a plusieurs petits coins que nous n’avons pas visités, des baies, des îles, des plages… Savourer les eaux turquoises et transparentes à nouveau avant notre retour aux États-Unis. Revoir ce qui nous a charmé, prendre notre temps, être avec des amis dont Sébastien et Marie-Claude (One Life)… Tout cela pour ensuite, au début mars, traverser vers Eleuthera.
Après une nuit où ma tête se demande ce qu’il faut faire, alors que j’essaie d’écouter mon intuition, c’est lors d’une discussion en famille le lendemain au petit matin que nous avons choisi de prendre la route des Exumas (Plan B). Nous voulons revoir les belles eaux turquoises. Aussi, nous avons besoin de prendre notre temps, d’avancer l’école et de nous reposer. Nous sommes fatigués et nous voyons les Exumas comme un petit havre où nous pourrons prendre deux semaines à laisser passer le temps.
Au départ, je suis un peu triste de cette décision. Triste parce que j’avais le goût d’aller voir Long Island et Conception Island, c’était sur ma « liste », sur l’itinéraire initial, l’itinéraire planifié. Mais je suis contente, car c’est une décision familiale qui rejoint les besoins et attentes de tous. J’ai donc essayé de mettre de coté ma crainte de « manquer quelque chose », celle « de ne pas avoir vu tout ce que je pouvais voir », l’objectif du voyage actuel pour notre petite famille, ce n’est pas cela … et le tour du monde à voile est pour une prochaine fois …
Nos amis de Perla ont choisi de prendre un autre chemin, celui qui ressemble au « Plan A ». C’est donc ici que nos routes se séparent après deux mois. Nous avons passé l’après-midi de dimanche ensemble au February Point, les enfants jouent ensemble, un apéro sur Perla, des larmes pour moi, trop de larmes comme toujours…et voilà, chacun sa route. C’est difficile de laisser nos amis, un équipage avec qui on se sent bien. Mais chaque équipage a ses propres aventures à vivre…
L’ennui…
C’est un drôle de weekend: d’abord le départ de Marie-Eve, ensuite l’itinéraire à choisir, quitter nos amis…Et puis il y a l’anniversaire de mon papa alors que toute la famille est réunie au pays de l’hiver.
Pour la première fois depuis notre départ, je vis le « blues », l’ennui… Pourtant, c’est toujours cette belle mer, cette eau turquoise…
Par hasard, le samedi soir 11 février, j’ai ouvert le iPad et le FaceTime a sonné. Toute ma famille y est: mes parents, ma soeur, mon beau-frère, les enfants et ce, pour souligner l’anniversaire de mon papa. Et je ne suis pas là…Tout d’un coup, j’aurais voulu pouvoir tous les rapatrier avec moi, ici, sur mon voilier ou me téléporter avec eux le temps d’une soirée dans la maison familiale au bord du feu de foyer. Jaser pendant des heures, ce qu’on ne peut pas faire, car nous sommes toujours limités avec les forfaits de données cellulaires (il faut privilégier la météo). Je n’ai pas tendance à m’ennuyer. En fait, depuis le début du voyage, ça ne m’était pas arrivé. Bien entendu je pense aux gens que j’aime… mais je ne dirais pas que c’est de l’ennui a proprement parler. Je voudrais partager avec ceux que j’aime des millions de petits moments que nous vivons ici, sur notre voilier. Il faut comprendre que notre quotidien depuis le départ est tellement différent de jour en jour, nous sommes toujours super occupés (c’est rare qu’on fait la sieste et qu’on relaxe avec 3 enfants très actifs à bord !!!). L’école jusqu’à l’heure du midi, les navigations, les découvertes, les plongées, les tâches diverses, préparer les repas, faire la vaisselle, faire le ménage, faire une épicerie, remplir l’eau, tout demande un temps fou. Les journées passent vites. Et puis, aujourd’hui, voilà que ça me rentre en pleine face: l’ennui de ceux que j’aime et que j’ai laissé derrière pour aller voir le monde. J’imagine que c’est normal de vivre à un moment donné un petit « blues »…Par chance, ça n’a pas duré trop longtemps..
Le retour au petit paradis de Lee Stocking Island…
Lundi le 13 février, il fait magnifiquement beau.
Mes émotions sont encore à fleur de peau lorsque Perla, au petit matin, passe à côté de Thalasso pour un « au revoir », encore des larmes.
À midi, nous levons l’ancre à notre tour, mais vers Lee Stocking, vers le nord.
L’après-midi est sublime: la navigation est à faire rêver. Pas de voile car il n’y a pas de vent, on se concentre donc sur la pêche. On espère un mahi-mahi tout l’après-midi. Nous aurons péché un petit poisson qui a eu beaucoup d’ambition sur notre leurre. Trop petit pour qu’on le garde, nous le rejetons donc à la mer. Pas de mahi-mahi, mais de la musique, du soleil, de la bonne humeur,…la route vers Lee Stocking Island est belle, nous sommes heureux de nous retrouver sur l’immensité indigo, celle qui apaise et fait du bien.
Tout naturellement, tout doucement, l’ennui comme ses larmes s’envolent …
Nous repartons à la découverte de petits coins que nous avons aimés et allons retrouver nos amis Marie-Claude et Sébastien (One life).
Mardi le 14 février, c’est la St-Valentin à bord de Thalasso. Nous avions accroché des lettres de St-Valentin dans le bateau: il y en a des grands-parents, de Cloclo, de Sylvie, des amis. À son réveil à 6h30 am, Marine est déjà prête à ouvrir les enveloppes rouges et à réveiller toute la tribu ! Nous essayons de la faire patienter et c’est au petit-déjeuner que nous ouvrons notre courrier du coeur.
Ensoleillée, cette journée de l’amour nous offre une baie magique et paisible (Williams Bay). Nous allons chasser la langouste avec nos amis. La mer est d’un calme étonnant, Yan et moi n’en revenons tout simplement pas comment c’est unique comme moment alors que nous cherchons des endroits pour la langouste sur une mer sans aucune vague tout en voyant le fond de l’eau qui est à plus de 20 pieds sous nous. En après-midi, nous sortons kayak, paddle board, kneeboard avec les copains de No Agenda et One Life… Je passe l’après-midi sur le paddle board avec Marie-Claude, Sébastien et Rubia, laquelle se promène d’un paddle à l’autre. Marine s’est trouvée une petite place sur le paddle de Marie-Claude, nous cherchons les étoiles de mer… la journée se termine sur One life pour un souper avec de la langouste et une fameuse partie de Crible entre Gaby et Sébastien !!!!
Du mercredi 15 février au jeudi 16 février: journées venteuses sur Lee Stocking alors que les vents de l’ouest annoncés soufflent, nous nous sommes déplacés dans la baie un peu plus au nord, celle du centre de recherche. Quand je parle des journées venteuses, comme celles-là, ce sont celles où on se fait brasser un peu et où nous décidons de ne pas sortir du bateau. Pourquoi ? Parce que ça devient une aventure en soi juste d’essayer d’embarquer à cinq dans le dinghy pour se rendre à terre avec les vagues et finir par arriver trempés et salés à destination. On en profite donc pour faire du ménage et avancer des projets d’école.
Le 17 au matin, nous quittons vers Blackpoint.
***
Je vous laisse sur cette définition citée dans le « Dictionnaire amoureux de la mer et de l’aventure » de Jean-François Deniau:
Voyage
Le propre de l’homme. Les pères anciens écrivaient: homo viator. A ne pas confondre avec tourisme, la meilleure définition du touriste restant « habitant d’une tour ». A prescrire absolument l’horrible expression « cet été nous avons fait les îles vierges ». Voyager n’est pas faire, mais être.
Bonjour José et toute la tribu. Comme c’est intéressant de vous lire. Vous nous faites voyager à faible coût. On vous suit en pensė
Bonne continuité. On vous embrasse 😉👉
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C’est toujours un vrai plaisir de vous lire, merci de nous partager vos aventures extérieures et intérieures avec autant de transparence.
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